Chiens, loups et chiens-loups: étude vétérinaire officielle: 20 ans d'accidents par chiens aux USA

jeudi 18 octobre 2007

étude vétérinaire officielle: 20 ans d'accidents par chiens aux USA









Ceci est une étude officielle. L'officine qui a publié ce rapport est un organisme officiel, son site internet est un .GOV, montrant bien que cela dépend du gouvernement des USA. Les USA comptent 300 millions d'habitants, et rien que pour les croisements de chiens-loups, il y en a près de 2 millions (d'après les spécialistes lus sur le sujet), ce
qui permet de se faire une idée de la grande population canine du pays. Les chiffres de l'enquête devront donc être mis en rapport avec ceux des populations concernées.


JM




gros chien qui va vous mordre


Races de chiens impliquées dans des attaques mortelles sur êtres humains aux États-Unis d'Amérique entre 1979 et 1998
Jeffrey J. Sacks, MD, MPH; Leslie Sinclair, DVM; Julie Gilchrist, MD; Gail C. Golab, PhD, DVM; Randall Lockwood, PhD
Vet Med Today: Special Report - JAVMA, Vol 217, No. 6, 15 Septembre 2000 - pages 836 à 840

http://www.cdc.gov/ncipc/duip/dogbreeds.pdf


Objectif – Établir un résumé des races de chiens impliquées dans des attaques mortelles sur des humains au cours d'une période de 20 ans et évaluer les implications politiques.
Animaux – Chiens dont la race a été rapportée comme impliquée dans des attaques sur êtres humains entre 1979 et 1998, attaques qui ont eu pour cause des décès d'humains par morsure de chien ou DBRF ("dog bite-related fatalities").
Procédure – Les données de DBRF déjà identifiées pour la période de 1979 à 1996 ont été combinées avec les nouvelles données DBRF pour la période 1997 et 1998. Les DBRF ont été identifiées en recherchant les nouveaux rapports et par l'utilisation de la base de données "The Humane Society of the United States."
Résultats – Entre 1997 et 1998, au moins 27 personnes sont mortes d'attaques de chien avec morsure (18 en 1997 et 9 en 1998). Au moins 25 races différentes de chiens ont été impliquées dans 238 attaques DBRF au cours des 20 dernières années. Les genre Pit bull et les Rottweilers ont été impliqués dans plus de la moitié de ces morts. Des 227 rapports avec des données valables, 55 (24%) des décès d'humains impliquaient des chiens qui s'étaient échappés de la propriété de leur maître, 133 (58%) impliquaient des chiens en liberté dans la propriété de leur maître, 38 (17%) des chiens attachés dans la propriété de leur maître, et 1 (moins de 1%) un chien attaché se trouvant hors de la propriété de son maître.
Conclusions – Bien que les attaques mortelles sur des humains semblent être un problème lié à une race (pit bull et Rottweilers), d'autres races peuvent mordre et causer des décès à des taux plus élevés. Du fait des difficultés inhérentes à la détermination certaine de la race du chien, l'application de règlements restrictifs basés sur des races soulèvent des problèmes constitutionnels et pratiques. Les attaques mortelles représentent une petite partie des blessures par morsure de chien sur humains et, dès lors, ne devraient pas être le premier facteur guidant les politiques publiques concernant les chiens dangereux. Nombre d'alternatives pratiques aux règlements basés sur les races existent et sont efficaces dans la prévention des morsures par chiens. (Journal of American Veterinarian Medial Association 2000;217:836-840)
De 1979 à 1996, les attaques par chiens ont provoqué plus de 300 décès d'êtres humains.
Un rapport conjoint des Division of Unintentional Irjury Prevention, National Center for Injury Prevention and Control, US Department of Health and Human Services, US Public Health Service, Centers for Disease Control and Prevention, 4770 Buford Hwy NE (MS K-63), Atlanta, GA 30341 (Sacks, Gilchrist); The Humane Society of the United States, 2100 L Street, NW, Washington, DC 20037 (Sinclair, Lockwood); et de la Division of Education and Research, American Veterinary Medical Association, 1931 N Meacham Rd, Ste 100, Schaumburg, IL 60173 (Golab). L'adresse actuelle du Dr. Sacks est National Center for Chronic Disease Prevention and Health Promotion, Centers for Disease Control and Prevention, 4770 Buford Hwy NE (MS K-45), Atlanta, GA 30341. L'adresse actuelle du Dr. Sinclair's est Shelter Veterinary Services, 9320 Jarrett Ct, Montgomery Village, MD 20886.
L'utilisation de marques déposées et de sources commerciales est uniquement pour des besoins d'identification et n'impliquent pas que les auteurs ou leurs associations soutiennent ces marques et sources.
Les auteurs remercient le Dr. Suzanne Binder pour l'assistance technique.

(DBRF) aux États-Unis (1-3). La plupart des victimes ont été des enfants. L'étude indique que des chiens de type pit bull ont été impliqués dans à peu près un tiers des DBRF rapportés au cours de la période de 12 ans de 1981 à 1992, et des Rottweiler responsables de la moitié des DBRF rapportées sur 4 ans, de 1993 à 1996. Ces données ont amené certaines personnes à déduire et suggérer que certaines races de chiens seraient plus à même de mordre que d'autres, et dès lors, devraient être interdites ou au moins réglementées de manière plus rigoureuse (4,5). Les buts de l'étude ici rapportée étaient de dresser un tableau des races associées à des DBRF au cours d'une période de 20 ans et d'évaluer les implications politiques.

Procédure.
Nous avons récolté les données de "The Humane Society of the United States" (HSUS) et les comptes-rendus médiatiques concernant des attaques par chiens avec morsures et décès, utilisant les méthodes d'études antérieures (1-3). Le HSUS gère une base de données reprenant les DBRF sur humains, avec date du décès, âge et sexe de la personne décédée, ville et État de l'attaque, nombre et races de chiens impliquées, et les circonstances de l'attaque. Pour augmenter les données des rapports HSUS, comme dans le passé, une base de données (6) a été consultée pour chercher des rapports de DBRF qui ont eu lieu en 1997 et 1998. Notre stratégie de recherche comportait la numérisation de textes de journaux et quotidiens pour y rechercher certains mots et combinaisons de mots susceptibles de représenter des DBRF sur humains, suivie par une lecture des articles contenant ces termes. Les données obtenues de l'HSUS et des media ont été unifiées pour maximiser la détection de DBRF sur humains et éviter les rapports doublons. Un nouveau cas de DBRF sur humain de 1996 a été identifié dans les rapports 1997 et 1998 et rajouté aux données existantes pour 1996.
Un cas de DBRF sur humain fut défini comme mort humaine causée par traumatisme suite morsure de chien. En plus d'avoir exclu 9 morts humaines, telles que décrites dans les rapports précédents (p. ex. décès par rage suite morsure de chien, étranglement par la laisse ou par une écharpe tirée par un chien, mort par piqûres de fourmis rouges après avoir été renversé sur une colonie par un chien, ou mort dans un accident de voiture ou de vélo en étant pourchassé par un chien), pour 1997 et 1998, nous avons exclu 3 morts supplémentaires : mort résultant de l'infection secondaire suite à morsure par chien, mort attribuable à un traumatisme d'avoir été bousculé mais non mordu, et mort résultant d'un infarctus du myocarde, qui avait été causé par une personne poursuivie par un chien mais pas mordue. Pour cette étude sur 20 ans, nous avons exclu 4 morts d'humains suite à une attaque par chien de gardiennage ou de police "en service" et près de 90 morts là où l'information précise sur le type de race du chien attaquant manquait; dès lors, cette étude reprend approximativement 72% de tous les cas de DBRF sur humains et n'est pas exhaustive.
Nous avons tenu compte des données de 2 manières afin d'avoir des alternatives pour une interprétation des données de races. Premièrement, nous avons utilisé une approche basée sur les morts d'hommes dans laquelle nous avons compté si une race particulière était impliquée dans une mort. Quand plusieurs chiens de la même race étaient impliqués dans le même drame, cette race ne comptait que pour un (p. ex. si 10 Akitas attaquaient et tuaient une même personne, cette race n'était comptabilisée qu'une fois au lieu de 10 fois). Quand des chiens de races croisées étaient impliqués dans une mort d'homme, chaque race suspectée dans la lignée du chien était comptée pour une fois dans ce drame.
Ensuite, nous avons trié les données par chien. Lorsque plusieurs chiens de la même race étaient impliqués dans un même drame, chaque chien était compté individuellement. Nous avons comptabilisé les races croisées en races séparées et les avons comptabilisées de la même manière (p. ex. si 3 croisés Grand Danois – Rottweiler attaquaient une personne, le Grand Danois étaient repris 3 fois sous croisé et le Rottweiler était repris 3 fois sous croisé). Les données sont présentées séparément pour les chiens identifiés comme pure race ou croisés.
Et enfin, les chiens ont été classés par rapport à la situation au moment de l'attaque, à savoir s'ils étaient dans ou hors de la propriété de leur maître, et contenus (p. ex, attachés à une chaîne ou tenus en laisse) ou libres de mouvements.

Résultats.
Décès survenus en 1997 et 1998 – Au cours des années 1997 et 1998, au moins 27 personnes sont mortes des suites de morsure de chien (18 en 1997 et 9 en 1998). De ces 27 DBRF sur humains, 19 (70%) des victimes étaient des enfants (1 était âgé de moins de 30 jours, 3 étaient entre 7 et 11 mois, 9 étaient entre 1 an et 4 ans, et 6 étaient entre 5 et 11 ans), et 8 étaient des adultes (âges : 17, 44, 64, 70, 73, 75, 75, et 87). Près de la moitié des victimes (15, soit 56%) étaient de sexe masculin.
Cinq (19%) décès furent causés par des chiens en liberté hors de la propriété du maître, 18 (67%) par des chiens en liberté dans la propriété du maître, 3 (11%) par des chiens attachés dans la propriété du maître, et 1 (4%) par un chien contenu se trouvant hors de la propriété de son maître. 18 (67%) des attaques impliquaient un seul chien, 5 (19%) impliquaient 2 chiens, et 4 (15%) impliquaient 3 chiens. 60% des attaques par chiens en libertés hors de la propriété de leurs maîtres impliquaient plus d'un chien.
Les attaques fatales furent rapportées pour 17 États (Californie [4 morts]; Géorgie et Caroline du Nord (3 chacun); Kansas, Texas, et Wisconsin [2 chacun]; et Alaska, Arkansas, Colorado, Floride, Kentucky, Massachusetts, Michigan, Missouri, New York, Sud Dakota, et Tennessee [1 chacun]).
Des informations sur la race ont été rapportées pour toutes ces 27 attaques. Comme au cours des récentes années, les Rottweilers étaient la race la plus communément rapportée dans des attaques mortelles, suivis des chiens de type pit bull (tableau 1). Ensemble, ces 2 races furent impliquées pour près de 60% des décès humains.

(cliquez sur l'image pour voir le tableau en grand)

Données sur vingt ans – Un certain nombre d'information sur les races ont été disponibles pour 238 cas de DBRF sur humains. Plus de 25 races de chiens ont été impliquées dans des DBRF au cours des 20 dernières années (tableau 2). Des 227 DBRF sur humains pour lesquels des données étaient disponibles, 55 (24%) des décès impliquaient des chiens en liberté hors de la propriété de leur maître, 133 (58%) des chiens en liberté dans la propriété du maître, 38 (17%) des chiens attachés dans la propriété du maître, et 1 (moins de 1%) un chien contenu se trouvant hors de la propriété du maître.
Quatre cent trois chiens ont été responsables pour ces attaques. Il y a eu presque deux fois plus d'attaques de chiens se trouvant hors de la propriété de leurs maîtres que d'attaques ayant eu lieu sur la propriété du maître. Dans 160 cas de morts humaines, un seul chien était impliqué; dans 49 cas, 2 chiens étaient impliqués; et dans 15 cas, 3 chiens étaient impliqués. Quatre et 7 chiens ont été impliqués pour 3 morts; 5, 6 et 10 chiens ont été impliqués dans 2 morts; et 11 et 14 chiens ont été responsables pour 1 mort pour chaque groupe.

(cliquez sur l'image pour voir le tableau en grand)

Discussion.
Idéalement, les taux de morsures spécifiques à une race devraient être calculés pour comparer les races et quantifier la dangerosité relative de chaque race. Par exemple, 10 attaques mortelles par la race X comparées à une population de 10.000 X (1/1000) impliquent un risque plus grand que 100 attaques par la race Y sur une population de 1.000.000 d'Y (0,1/1000). D'un autre côté, si on ne tient pas compte du nombre d'individus de la race concernée, la race Y serait dans ce cas considérée comme étant une race plus dangereuse si on se base sur le nombre de décès.
Considérant uniquement les morsures ayant entraîné la mort, parce qu'elles sont plus facilement établies que les morsures non-mortelles, le calcul d'une taux de DBRF sur humain spécifique à une race de chien requiert une comptabilité complète de décès humains par DBRF ainsi qu'une détermination précise des races impliquées. Les données pour établir ces chiffres peuvent être biaisées pour 4 raisons. Tout d'abord, les DBRF sur humains qui sont rapportées ici sont de toute évidence sous-estimées; le travail précédent suggère que l'approche que nous avons utilisé n'identifie que 74% des cas réels (1,2). Ensuite, dans la mesure où les attaques par une race donnée sont plus médiatiquement porteuses que celles d'autres races, nos méthodes peuvent avoir abouti à une différence de ventilation de morts par race. Troisièmement, parce qu'établir l'identification de la race d'un chien peut être subjectif (même les experts peuvent être en désaccord concernant la race d'un chien donné), les DBRF peuvent être attribuées erronément à des races ayant une réputation d'agression. Quatrièmement, il n'est évident de comptabiliser les attaques par des chiens de races croisées. Ignorer ces données-là amène à sous-estimer l'implication d'une race (29% des attaques étaient par des chiens de races croisées), et d'un autre côté, les inclure mène à ce qu'un seul chien se retrouve compté plus d'une fois.
Dès lors, nous avons choisi de présenter les données séparément pour les pures races et les chiens de races croisées, afin de démontrer au moins 2 méthodes de comptabilisation alternatives. Le classement relatif ne diffère pas énormément selon qu'on ne met l'accent que sur les pures races ou qu'on y inclut les chiens de races croisées. La question des races croisées est aussi problématique lorsqu'il faut estimer des dénominateurs (p. ex. race / nombre d'individus).

La détermination d'un facteur spécifique race de chien/DBRF sur humains requiers des données fiables sur la population de cette race canine donnée. Hélas, de telles données ne sont actuellement pas disponibles. Vous pensez utiliser les données du Club Canin national [ACK pour les USA, Royale Saint-Hubert pour la Belgique, etc; ndt]? Pour les Rottweilers, en parallèle avec les données de décès provoqués par cette race, les données du Club indiquent que cette race a considérablement accru en popularité, et le nombre de décès causés a augmenté de même (24.195 inscriptions de 1979 à 1982 et 0 morts; 272.273 inscriptions de 1983 à 1990 et 6 morts; et 692.799 inscriptions de 1991 à 1998 et 33 morts).
Cependant, les données d'enregistrements officiels ou de licences sont probablement faussées, car certains propriétaires de certaines races de chien pourraient être moins enclins à enregistrer leur chien que ceux ayant d'autres races (4) et, dès lors, il ne faudrait pas utiliser ces données pour calculer ces facteurs.
Et enfin, il est impératif de garder à l'esprit que même si un facteur morsure / race parvenait à être calculé avec précision, cela ne refléterait pas les problèmes liés aux propriétaires de ces chiens. Par exemple, les propriétaires moins responsables ou ceux qui veulent encourager l'agressivité de leurs chiens peuvent être attirés différemment vers certaines races.
Malgré ces limitations et ces problèmes, les données indiquent que les Rottweilers et les chiens de type pit bull ont causé 67% des DBRF sur humains aux États Unis d'Amérique entre 1997 et 1998. Il est hautement improbable qu'ils représentent quelque chose comme 60% des chiens vivant aux USA au cours de cette même période et, donc, il appert qu'il y a un problème de décès spécifiquement lié à la race.
Bien que les données de décès soient préoccupantes, il faut cependant élargir le contexte et prendre en considération tant les morsures fatales que non-fatales afin de pouvoir établir un plan d'action. Les morsures de chiens non-fatales continuent à être un problème de santé publique aux États Unis. Bien que ce rapport-ci et les précédents (1-3) documentent plus de 330 DBRF sur humains au cours d'une période de 20 ans, ces tragédies ne représentent cependant que la manifestation la plus grave du problème. En 1986, les morsures de chiens non-mortelles ont causé près de 585.000 blessures qui ont nécessité des soins médicaux ou une interruption d'activité (8). Pour 1994, on estime à 4,7 millions de gens (1,8% de la population des USA) à avoir subi une morsure de chien; de ceux-là, près de 800.000 (0,3% de la population) ont dû faire appel à des soins médicaux pour la morsure (332.000 auprès des services d'urgence), et 6.000 ont dû être hospitalisés (9-11).
Cet accroissement de 36% dans les morsures ayant requis des soins médicaux de 1986 à 1994 attire l'attention pour le besoin d'une réponse efficace, y compris des programmes de prévention des morsures par chien. Vu (1) que les morsures fatales ne constituent que moins de 0,00001% de toutes les morsures par chien annuelles, les morsures fatales (2) étant restées à un niveau relativement constant dans le temps, alors que pendant ce temps, les morsures non-fatales ont augmenté, et que les morsures fatales (3) sont rares au niveau politique habituel où les législations contre les morsures sont votées et mises en application, nous croyons que les morsures mortelles ne devraient pas être le facteur principal orientant la politique publique dans le domaine de la prévention des morsures par chiens.
Plusieurs facteurs interagissant affectent la propension d'un chien à mordre, dont l'hérédité, le sexe, l'expérience comme chiot, la sociabilisation et l'entraînement, la santé (médicale et comportementale), le statut de reproduction, la compétence du maître et sa supervision, et le comportement de la victime.
Par exemple, une étude réalisée à Denver (Colorado) sur les morsures par chien ayant requis des soins médicaux en 1991 montre que les chiens mâles sont 6,2 fois plus enclin à mordre par rapport aux femelles, que les chiens non-castrés ou opérés mordent 2,6 fois plus que les chiens stérilisés, et que les chiens attachés sont 2,8 fois plus enclins à mordre que les chiens libres (12). Les communautés ont essayé de traiter le problème des morsures par chien en mettant l'accent sur des facteurs différents en relation avec le comportement mordeur.
Pour décroître le risque de morsures par chiens, plusieurs communautés ont adopté des règlements de restriction ou d'interdiction concernant des races spécifiques. En général, ils ont orienté ces règlements vers les chiens de type pit bull et Rottweiler. Cependant, les races responsables pour les DBRF sur humains ont varié dans le temps. Pinckney et Kennedy (13) ont étudié les DBRF sur humains de mai 1975 à avril 1980 et ont dressé la liste suivante des races responsables, mentionnant le nombre de décès humains respectivement causés : Berger Allemand = 16 ; Husky et apparentés = 9; Saint-Bernard = 8; Bull Terrier = 6; Grand Danois = 6; Malamute = 5; Golden Retriever =3; Boxer =2; Teckel (Dachshund) =2; Doberman Pinscher =2; Collie =2; Rottweiler =1; Basenji =1; Chow Chow =1; Labrador Retriever =1; Yorkshire Terrier =1; et races croisées ou inconnues =15. Comme démontré par nos données, entre 1979 et 1980, les Grands Danois ont causé le plus de DBRF sur humain rapportés. Entre 1997 et 1998, les Rottweilers et chiens de type Pit bull furent responsables de plus de 60% des DBRF sur humains. En fait, depuis 1975, des chiens appartenant à plus de 30 races ont été responsables d'attaques mortelles sur des humains, y compris des Teckels (Dachshunds), un Yorkshire et un Labrador.
En plus des problèmes concernant quelles races réguler, les règlements basés sur des races spécifiques soulèvent d'autres problèmes pratiques. Pour une application optimale, il y aurait besoin d'une méthode objective pour déterminer la race d'un chien particulier. Une analyse de pedigree – un effort potentiellement gourmand en temps et compliqué – combiné à un test ADN – aussi gourmand en temps et en plus coûteux – est ce qu'il y a de plus proche pour une norme objective permettant une identification concluante de la race du chien. Les propriétaires de chiens de races croisées ou non-enregistrées (p.ex. par un organisme type Saint-Hubert) n'ont aucun moyen de savoir si leur chien appartient à une des races identifiées par la légalisation et si ils sont requis de se soumettre à des règlements spécifiques pour une race. Dès lors, le personnel des forces de l'ordre dispose de peu de moyens pour déterminer à coup sûr la race du chien et décider si les propriétaires respectent ou violent la loi.

Certaines municipalités ont tenté de résoudre ce problème de classification de races de chiens non-enregistrées et de races croisées en ajoutant dans leurs règlements une description de la race vers laquelle la mesure légale est prise. Hélas, de telles descriptions sont généralement vagues, ne reposant que sur une observation visuelle subjective, et résultent en un bien plus grand nombre de chiens qui se retrouvent soumis aux restrictions du règlement que ce qui était prévu.
Lorsqu'une race particulière de chien a été choisie pour un contrôle strict (2), des questions constitutionnelles surgissent quant aux droits des maîtres de chiens – aux USA, cela concerne le 14ème Amendement à la Constitution. Tout d'abord, dans le mesure où des chiens de n'importe quelle race peuvent causer des blessures aux personnes et aux biens, les règlements ne s'appliquant qu'à une race donnée de chiens ont été critiqués pour être trop restrictifs, et dès lors, violent le droits des propriétaires à une protection égale. Ensuite, parce que l'identification de la race d'un chien avec la certitude nécessaire pour imposer des sanctions au propriétaire du chien est quelque chose d'extrêmement difficile, de tels règlements ont été discutés comme étant anti-constitutionnels car vagues, et dès lors violent les droits. Malgré de tels soucis, un certain nombre de règlements orientés vers certaines races ont été confirmés par des tribunaux (14-16).

Un autre problème, c'est que l'interdiction de races spécifiques pourrait amener des gens qui veulent des chiens dangereux à tout simplement se tourner vers d'autres races, possédant les mêmes capacités que celles qu'ils cherchaient dans la race originale (p.ex. grande taille, comportement agressif facilement encouragé). Les législations orientées vers des races ne traitent pas du fait qu'un chien de n'importe quelle race pourrait devenir dangereux lorsqu'il est élevé ou entraîné pour être agressif. D'un point-de-vue scientifique, nous n'avons pas connaissance de la moindre évaluation officielle de l'efficacité de législations orientées vers des races dans la prévention de morsures fatales ou non-fatales par chiens.
Une alternative à la législation basée sur la race, c'est de contrôler et règlementer tous les chiens et leurs maîtres sur base de leur comportement. Bien que cela ne soit pas systématiquement rapporté, notre étude des rapports de morsures fatales montre que des comportements à problèmes (de la part des chiens et des maîtres) ont précédé les attaques dans un très grand nombre de cas, et cela devrait être une preuve suffisante pour le besoin d'action préventive. Les approches pour réduire le nombre de comportements dangereux de chien et de maître sont nombreuses. L'importance potentielle de programmes stricts de contrôle des animaux est illustrée par nos données; de 1979 à 1998, 24% des DBRF sur humains ont été causées par des chiens de propriétaires (typiquement plus d'un) qui étaient en divagation hors de la propriété de leur maître. Certains décès auraient pu être évités par des lois plus strictes de contrôle des animaux et par leur application (p.ex. des lois obligeant à la promenade en laisse, des règlements sur les clôtures). Bien que l'efficacité en matière de prévention des morsures par de telles ordonnances de contrôle des animaux n'ait pas été systématiquement évaluée, les chiens errants librement et les chiens ayant un comportement menaçant sont des problèmes qui doivent en effet être abordés, même s'ils ne mordent pas (p.ex. provoquant des accidents de vélo ou de voiture).
Des lois contre les chiens dangereux, lois génériques et non-orientées sur des races spécifiques, peuvent être promulguées, plaçant la responsabilité première du comportement d'un chien sur son maître, quelle que soit la race (17). En particulier, cibler de manière chronique les maîtres irresponsables de chiens, cela peut être efficace (18). Si les propriétaires de chien se trouvent requis d'assumer la responsabilité légale pour le comportement et les agissements de leurs animaux, alors ils pourront être encouragés à chercher de l'aide professionnelle pour former et sociabiliser leurs animaux. D'autres options, ce sont les lois obligeant à tenir son chien en laisse, et des lois interdisant les combats de chiens. Nous avons remarqué dans les cas fatals que moins de 1% des DBRF sur humains ont été causés par des chiens tenus en laisse se trouvant hors de la propriété du maître. Les lotissements privés et les municipalités qui interdisent les clôtures ou les limitent à une hauteur insuffisante pour contenir de grands chiens peuvent causer le risque de probabilité que des enfants puissent se trouver confrontés à des chiens échappés et non-surveillés. L'évaluation scientifique des effets de toutes ces lois et règlements est importante.

L'éducation des maîtres de chiens peut résoudre plusieurs problèmes : 1° comprendre le profil de la race (19,20) peut aider les maîtres à choisir le chien qui convient par rapport à leur style de vie et leur capacité à l'entraîner;
2° convaincre les propriétaires que bien réfléchir au sexe et au statut reproductif de leurs chiens est important, parce que les mâles et les chiens sexuellement intacts sont plus enclins à mordre que les femelles et les chiens stérilisés (12);
et 3° enseigner aux propriétaires l'importance de la sociabilisation et de l'entraînement peut réduire leur probabilité à détenir un chien qui pourrait éventuellement mordre.
Les vétérinaires jouent un rôle-clé dans l'éducation des propriétaires d'animaux domestiques, mais vu que nombre de chiens qui ont mordu n'ont pas été vus par un vétérinaire avant l'accident, il faut aussi présenter les programmes qui encouragent la détention responsable par d'autres canaux. Des stratégies d'éducation publique devraient comporter des programmes d'éducation scolaire et d'éducation pour adultes, qui traiteraient de la prévention des morsures et du comportement de base du chien, de ses soins et de sa bonne gestion. Les programmes devraient veiller à assurer que les chiens reçoivent la sociabilisation, l'exercice et l'attention appropriés; que l'animal reçoit une nourriture et une boisson adéquates, ait un bon abri et des soins vétérinaires; qu'il soit stérilisé s'il n'est pas gardé pour des besoins d'élevage légitime et responsable; et qu'il est entraîné sans cruauté et qu'il est confiné de manière sûre. Cependant, tout comme dans le cas des législations visant des races spécifiques, toutes ces approches apparaissent officiellement non-évaluées quant à leur efficacité.

Le ciblage et l'évaluation des efforts de prévention nécessite une surveillance améliorée tant en ce qui concerne les morsures fatales que non-fatales. Les morsures par chien devraient être rapportées comme requis par les ordonnances locale ou fédérales, et les rapports de tels incidents devraient comprendre des informations sur les circonstances de la morsure, le propriétaire, la race, le sexe, l'état de reproduction du chien, l'historique avant l'agression, et comment l'animal était retenu avant qu'il ne morde. Le collationnement des données sur l'intégralité de la population canine (p.ex. race, âge, sexe) devrait aider à résoudre les problèmes de comparaison de risques, et pourrait être accomplit en combinant les données écrites des vaccinations obligatoires contre la rage avec les données d'enregistrement des races et sexes.
Ce n'est qu'avec les données chiffrées et les dénominateurs, et avec l'évaluation officielle des impacts des stratégies essayées par diverses municipalités que nous seront à même d'établir des recommandations scientifiquement fondées pour réduire le nombre de morsures de chiens. En attendant, un financement adéquat des agences de contrôle animal, le renforcement des lois de contrôles des animaux existantes, et les stratégies d'éducation et de politique pour réduire les comportements inappropriés de chiens et de maîtres résulteront vraisemblablement en bénéfices pour les communautés, et pourraient bien diminuer le nombre de morsures de chien qui surviennent.

Références
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18. Lockwood R. Dangerous dogs revisited. The Humane Society News 1992;37:20-22.
19. Hart BL, Miller ME Behavioral profiles of dog breeds. JAm VetMedAssoc 1985;186:1175-1180.
20. Hart BL, Hart LA. Selecting pet dogs on the basis of cluster analysis of breed behavior profiles and gender. JAm Vet Med Assoc 1985;186:1181-1185.

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Paris, 9 mars 1712 - résolution financière devant notaire des suites de morsures d'un chien sur une personne
source

Judicieuse remarque de "Lambert" sur le forum fr.rec.animaux, à propos de l'article ci-dessus:
[..]"Au cours des années 1997 et 1998, au moins 27 personnes sont mortes des suites de morsure de chien (18 [DBRF] en 1997 et 9 en 1998)"[..]
"Sur une population moyenne de 260 millions (à l'époque), cela donne un taux moyen de 0,005 pour 100000 habitants. Durant la même période, il y a eu plus de 35.000 meurtres, (taux moyen de 6,55 pour 100.000 habitants), soit environ 1.300 fois plus que de DBRF."
http://www.disastercenter.com/crime/uscrime.htm



les vrais chiens dangereux ont 2 pattes et un 6pack de bière

Étude comparable en Suisse en 2002, page de l'Office Vétérinaire Fédéral (OVF)
http://www.bvet.admin.ch/aktuell/01617/01821/
et le fichier PDF

En Suisse, ce sont surtout les Bergers Allemands et croisés BA : 50% des morsures
http://www.enfants-et-chiens.com/parents/morsures/enquete_suisse.htm

Seuls 25% des chiens de Suisse ont un pedigree, et donc une certitude de connaître la race responsable :
"Accidents par morsure de chien en Suisse: Des données très complètes servant de base à la prévention - COMMUNIQUE DE PRESSE / Berne, le 29.8.2002"
http://www.admin.ch/cp/f/3d6dfd07_1@fwsrvg.bfi.admin.ch.html

Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Berne (2002), résumé de la thèse d'Ursula Horisberger sur les accidents par morsure de chien, base de l'étude de l'OVF
http://www.kleintiermedizin.ch/gtcd/pdf/Resumee_etude_morsure_des_chiens_2002.pdf
titre original "Medizinisch versorgte Hundebissverletzungen in der Schweiz, Opfer-Hunde-Unfallsituationen"

Des législations locales ont été prises sur base de cette étude, qui est très restrictive par rapport à ce que l'étude américaine démontre comme étant un véritable pré-requis scientifique pour une évaluation des vrais risques. Dans le Valais, une législation locale a été attaquée au tribunal, et les plaignants se sont vus débouttés (27/4/2007)
http://jumpcgi.bger.ch/cgi-bin/JumpCGI?id=27.04.2007_2P.19/2006
On y retrouve la même liste classique que pour les règlements locaux en Belgique, sans le moindre fondement scientifique..

Patrick V., un autre lecteur, venant du forum alt.fr.nos.amis.les.chiens, porte à l'attention des lecteurs les chiffres du Canton de Neuchâtel, en Suisse :
"Elle a été donnée à plusieurs reprises ici. J'en avais tiré des pourcentages de dangerosité (en tenant compte de la représentation des races dans la population canine globale, chiffre que l'étude US n'a pas voulu présenter).
http://www.ne.ch/neat/site/jsp/rubrique/rubrique.jsp?StyleType=bleu&CatId=4946
Et ce que j'en ai tiré :
Pour simplifier, j'ai extrait le "pourcentage de dangerosité" (% de
morsures / % dans la population) et je l'ai trié du plus dangereux au
moins dangereux, (100% = moyenne) sur l'année 2003 :
650% Komondor, Hovawart, Terrier tibétain
638% Rottweiler
325% Dalmatien
300% Beauceron, Berger des Pyrénées
300% Pitbull, American Stafford Terrier, Bulldog
250% Setter irlandais, Bruno du Jura, Dogue
193% Border Collie, Collie
180% Bouvier bernois, B. appenzellois, B. des Flandres
165% Basset, Terrier, Teckel
163% Alaskan malamuth, Husky sibérien
151% Berger allemand, Berger belge
114% Bichon, Lhassa apso,Epagneul tibétain
104% Cocker
89% Jack Russel, Westie,
81% Caniche
76% St-Bernard, Léonberg, Terre-Neuve
68% Labrador, Golden retriever
65% Shar-Peï, Chow-Chow, Dobermann, Boxer
50% Bâtard (aucun type de race)
44% Yorkshire, Pinscher, Griffon,
0% Epagneul, Fox, Irish Wolfhund, etc.
0% Briard
0% Bergamasque, Bobtail, Sheltie,etc
0% Bouvier Entlebuch, Bouvier suisse
0% Coton Tuléar, Pékinois, Cavalier King Charles, Shih Tzu, etc.
0% Bull-terrier, Cane corso, Mâtin de Naples
0% Samoyède, Eurasien, etc.
0% Barzoï, Whippet
Attention toutefois, certaines races sont trop peu représentées pour que les chiffres soient fiables. Patrick V."

On remarque que malgré les chiffres plutôt favorables pour le Dobberman, le Valais a fait interdire la race, mais pas le Setter Irlandais ou le Dalmatien, pourtant très mal classés. Plus que jamais, la conclusion de l'étude américaine s'impose : il faut une base scientifique assurée, fondée sur de longues études bien documentées, pour pouvoir prendre de bonnes mesures politique afin de réduire le plus possible le problème de santé et de sécurité publiques que représentent les morsures par chiens.


Prévention des morsures : comprendre les postures du chien
http://cavecanem.comportement-canin.net/langage_chien/langage_corporel_postures.html


l'éducation canine : développement comportemental et social du chiot
http://www.chien.com/index20.php



Formation du chien: commencer le plus tôt possible et en respectant ses rythmes : http://ecole.du.chiot.free.fr


Seul chien admis dans le monde des civilisés?


Ah oui? S'il est aussi bien programmé que nos ordinateurs qui "plantent"... bonjour l'huile sur la moquette :-)

Ou faudra-t'il camoufler nos chiens pour pouvoir les promener sans déclencher de scènes d'hystérie et de panique?


1 commentaire:

Anonyme a dit…

ATTAQUES DE CHIEN MORTELLES

Les évènements derrière les statistiques

Une enquête menée sur les circonstances entourant les mortalités humaines reliées aux morsures de chien à partir de 1965 jusqu’à aujourd’hui.

Les médias d’aujourd’hui sont bondés de titres d’attaques de chien faisant la une. Des statistiques datées provenant des Centres de Contrôle des Maladies sont régulièrement citées dans ces journaux. La dernière étude CCM publiée a documenté les races de chien qui ont causé le plus haut taux de mortalités humaines entre les années 1979 et 1998. Tandis que le CCM a réalisé une étude admirable portant sur les attaques de chien mortelles et est allé de l’avant afin de démontrer que les propriétaires irresponsables sont la cause de la plupart de ces incidents, les médias et les législateurs continuent d’utiliser les statistiques CCM afin de justifier que certaines races de chien sont fondamentalement plus dangereuses que d’autres.

Le résultat du sensationnalisme des incidents individuels d’attaques de chien sévères ou mortelles, ainsi que l'utilisation de preuves statistiques non-étudiées ont causé une perception publique et politique inadéquate et malencontreuse quant à la présence de danger et de prévisibilité chez certaines races de chien. En dépit du grand intérêt public et politique concernant les attaques de chien mortelles, il n'existe aucune agence ou organisation qui effectue un travail d’investigation (à l’exception de cette étude) pour chacun des cas d’attaques de chien mortelles et qui enregistre le nombre ainsi que les circonstances qui les entourent et ce, sur une base annuelle et continue.

Cette étude a été menée dans le but de comprendre les comportements humains et canins qui contribuent à une attaque de chien mortelle. Seulement lorsque nous comprendrons les événements et les circonstances entourant ces incidents, pourrons-nous espérer prévenir d’autres tragédies.

RÉSULTATS D’ÉTUDE :

Après avoir révisé plus de 431 cas d’attaques de chien mortelles, il est apparent qu’il n'existe aucun facteur particulier qui conduit à une rencontre mortelle entre un individu et un ou plusieurs chiens. Une attaque de chien mortelle est toujours le point culminant d’événements du passé et du présent, incluant: les comportements héréditaires et enseignés, la génétique, l’élevage, la socialisation, le rôle du chien, la condition physique et la taille du chien, le statut reproducteur du chien, la popularité de la race, le tempérament individuel, les stress environnementaux, la responsabilité du propriétaire, le comportement de la victime, la condition physique et la taille de la victime, le moment ou encore la malchance.

Bien que plusieurs circonstances puissent contribuer à une attaque de chien mortelle, les trois facteurs suivants semblent jouer un rôle critique concernant la manifestation d'agression canine envers les humains:


1. Rôle du chien - (Incluant: les chiens acquis pour le combat, la garde/protection ou le rehaussement de son image).


2. Responsabilité du propriétaire - (Incluant: les chiens qui ont été permis d'errer librement, les chiens attachés, les chiens et/ou les enfants laissés sans supervision, les chiens qui ont été permis ou encouragés de se comporter avec agressivité, la négligence de l’animal et/ou l’abus).

3. Statut reproducteur du chien - (Incluant: les chiens mâles non-castrés, les chiennes accompagnées de leurs chiots, les enfants s’introduisant entre le chien mâle et la chienne pendant la période de rut.


Il est nécessaire de souligner qu'une attaque de chien mortelle est un événement exceptionnellement inhabituel. On estime que 20 décès par année à l’intérieur d’une population canine de 53 millions constitue un pourcentage infime (.0000004%) quant à la population canine impliquée dans une fatalité humaine.

LE FACTEUR PROCRÉATIF

Plusieurs villes et communautés croient que la solution permettant de prévenir des attaques de chien graves et mortelles serait de marquer, limiter ou interdire certaines races de chien potentiellement dangereuses. Si la race de chien était le facteur primaire ou unique déterminant dans une attaque de chien mortelle, il serait raisonnable de croire que puisqu'il y a littéralement des millions de Rottweilers, de Pitbulls et de Berger Allemands aux États-Unis, il devrait y avoir approximativement plus de 20 morts humaines par année.

Puisqu’un nombre minime seulement, de quelle que soit la race, est impliqué dans une fatalité humaine, il est non seulement irraisonnable de caractériser un tel événement par un comportement appartenant à une race spécifique, de laquelle est jugée une population canine entière, mais également, cela s’avère insuffisant pour prévenir les attaques de chien mortelles ou sévères étant donné que les causes et les événements réels contribuant à une attaque mortelle sont masqués par la question de la race et ne sont pas sérieusement adressés.

Les Pitbulls, en particulier, se sont retrouvés dans un tourbillon de mauvaise publicité et à travers le pays en portant souvent le poids de la loi de la race spécifique. Une attaque sévère ou mortelle peut occasionner comme résultat des restrictions ou même l’abolition nette d’une race (ainsi que d’autres races) dans une communauté. Tandis que toute attaque sévère ou mortelle sur une personne est tragique, il y a souvent une terrible perte de perspective quant au degré de danger associé à cette race, suite à une fatalité. A peu près n'importe quelle race de chien peut être impliquée dans une fatalité humaine.

De 1965 à 2001, il y a eu au moins 36 races/types différents de chien impliqués dans une attaque mortelle aux États-Unis. (Ce nombre s’élève au moins à 52 races/types en examinant les attaques fatales à travers le monde). Nous sommes devenus de plus en plus une société qui a de moins en moins de tolérance et de compréhension face aux comportements canins innés. Les comportements de race spécifique qui ont été respectés et sélectionnés pendant plusieurs siècles sont maintenant souvent perçus comme étant anormaux ou dangereux. Les chiens ont, à travers les siècles, servis de protecteurs et de gardiens de nos propriétés, possessions et familles. Les chiens ont également été utilisés, pendant des milliers d'années, dans le but de poursuivre et chasser autant les gros que les petits animaux. Ces comportements canins, à la fois innés et choisis, semblent maintenant susciter une crainte, un choc et un sens de méfiance chez plusieurs personnes.

Il semble y avoir une espérance en croissance constante de retrouver un chien homogénéisé de façon béhavioriste - "Benji" sous la forme d'un Rottweiler. Les races de chien possédant le plus haut degré d’instincts de protection ou de chasse-proie sont souvent perçues injustement comme "agressives ou dangereuses". Aucune race de chien n'est fondamentalement dangereuse, puisque toutes les races de chien ont été créées et sont maintenues exclusivement pour servir et co-exister avec les humains. Le problème existe non pas en ce qui a trait à la race du chien, mais plutôt chez les propriétaires qui ne réussissent pas à contrôler, superviser, maintenir et former adéquatement la race du chien qu'ils choisissent de garder.

AGRESSION CANINE – VUE D’ENSEMBLE

Il est important de souligner que les chiens mordent aujourd'hui pour les mêmes raisons qu’ils l’ont fait cent ans ou mille ans passés. Les chiens ne sont pas plus dangereux aujourd'hui qu'ils l’étaient, il y a un siècle ou un millénium. La seule différence est la variation dans la perception humaine de ce qui s’avère ou non un comportement et/ou une agression canine normale ainsi que la race de chien impliquée.

L'examen des archives de journal remontant aux années 50 et 60 révèle les mêmes types d'attaques graves et mortelles qu'aujourd'hui. La seule différence est la race de chien responsable de ces événements. Une étude aléatoire de 74 attaques graves et mortelles parue dans le Bulletin de Soirée (Philadelphie, PA) de 1964 à 1968, ne démontre aucune attaque grave ou mortelle de la part d’un Rottweiler et une seule attaque fut attribuée à un chien de type Pitbull. Les chiens impliqués dans la plupart de ces incidents appartenaient aux races qui étaient populaires à cette époque.

Un peu plus de deux mille ans passés, Plato a rehaussé une compréhension de base en rapport au comportement canin lorsqu’il a écrit : "Le tempérament des chiens nobles doit être doux avec les gens qu'ils connaissent et l'opposé avec ceux qui leurs sont inconnus..." Récemment, ce principe fondamental du comportement canin semble dépasser beaucoup de gens, puisqu’il existe encore des parents qui permettent à leurs enfants d'être en compagnie de chiens non familiers, sous aucune surveillance, tandis que les législateurs dénoncent à corps et à cri certains chiens comme étant dangereux en réponse à une attaque.

Tout chien, indépendamment de la race, est seulement aussi dangereux que son propriétaire le lui permet d'être.

Aborder la question des attaques de chien sévères et mortelles comme un problème appartenant à une race spécifique est comparable à traiter le

symptôme et non la maladie. Les attaques graves et mortelles continueront jusqu'à ce que nous réalisions que le fait de permettre à un enfant de bas âge d'errer vers un chien enchaîné constitue davantage un facteur critique dans une attaque de chien mortelle que la race du chien qui se trouve à l'extrémité de la chaîne.

Seulement lorsque nous deviendrons plus connaisseurs, humains et responsables face à notre façon de traiter les chiens pourrons-nous espérer prévenir de futures tragédies.